Couvent des Augustins

Localisation :

Tours, enclos compris entre la rue de la Galère (actuelle rue Marceau) à l’ouest, la rue de la Scellerie (actuelle rue des Halles) au sud, l’église Saint-Hilaire à l’est et le fief de la Massetière au nord-est.

Dates :

XIVe-XVIIIe siècles

État du batiment :

Détruit

Couvent des Augustins : vestiges du cloître (cour intérieure de l’hôtel Babou), Robert Malnoury, photographie, Région Centre-Val de Loire, Inventaire général du patrimoine, IVR24_85370869X_2.
Crédits : © Région Centre-Val de Loire, Inventaire général, Robert Malnoury

La présence des Augustins à Tours avant la fin du XIVe siècle est peu documentée. Si elle remonte sûrement à avant 1307, le couvent fut quant à lui probablement édifié entre 1322 et 1350 par Ingelger d’Amboise dont les armes étaient représentées sur le vitrail du Chevet de l’église. En 1360, le couvent était bien installé, des bâtiments conventuels avaient été édifiés, tout comme l’église qui était longée au nord par un cimetière [Mabire La Caille, 1981, p. 53].

Le couvent connut plusieurs phases d’aménagements et d’agrandissement. Sans que l’on sache à quelle période exactement, les religieux firent construire un cloître à la place du cimetière. En 1367, le couvent fit l’acquisition de plusieurs maisons sur les flancs sud et ouest de l’église. La destruction des édifices permit l’augmentation de l’église. Un Collatéral fut ajouté au sud. Il prenait la forme d’un second bâtiment de même forme que celui préexistant. Seule sa hauteur était inférieure. Les deux bâtiments furent reliés par des arcades ouvertes dans le mur gouttereau. L’église présentait ainsi deux pignons. Il reste difficile de dater ces travaux. Ils résultèrent soit de l’achat des propriétés limitrophes dans la seconde moitié du XIVe siècle, soit des libéralités de la famille Bohier dont l’hôtel particulier était à proximité de l’enclos du couvent au XVIe siècle. Cette campagne de travaux fut en tout cas antérieure à 1563. Une autre campagne de travaux au XVe siècle permit d’augmenter l’église au nord. Des chapelles furent installées le long du mur nord de l’église. L’une, dédiée à sainte Marguerite, fut réalisée pour commémorer la venue de Jeanne d’Arc [Mabire La Caille, 1981, p. 56].

En définitive, l’église présentait une Nef de forme rectangulaire et à chevet plat avec un collatéral au sud et des chapelles au nord. La grande verrière du chevet et les fenêtres en ogives percées dans le mur nord venaient éclairer la nef. Une charpente en coque de bateau inversée recouverte de lambris venait couvrir le tout. Les poinçons et tirants soutenant la charpente étaient ornés de sculptures [Mabire La Caille, 1981, p. 56-58].

En 1671, le couvent fit l’acquisition de l’hôtel voisin de la Massequière situé dans l’actuelle rue des Halles. Après avoir été vendus comme biens nationaux en 1791, les bâtiments conventuels furent détruits. L’église fut désaffectée et utilisée à des fins commerciales. Elle ne résista pas aux bombardements de juin 1940. Seules les arcades du cloître furent sauvées. Elles sont aujourd’hui conservées dans la cour de l’hôtel Babou de La Bourdaisière, place Foire-le-Roi [Base POP, IA00071191].

 

Bibliographie

Mabille-La Caille Claire, « Évolution des enclos conventuels des mendiants à Tours (XIIIe-XVIIIe s.) », dans Recueil d’études, Tours, Laboratoire d’archéologie urbaine, 1981, p. 39-52 (Recherches sur Tours, 1).
Base POP, IA00071191


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